Un étudiant s’immole devant le CROUS de Lyon

Stop à la barbarie capitaliste !

Ce vendredi 8 novembre, un étudiant de Lyon-2 a tenté de mettre fin à ses jours en s’immolant par le feu devant le siège du Crous de Lyon. Secouru mais atteint à 90 %, il est hospitalisé, entre la vie et la mort. Militant syndical, il avait publié un message qui – à l’image de la lettre de Christine Renon, directrice d’école à Pantin – se veut un cri d’alarme face à la barbarie du système qui l’a conduit à ce geste de désespoir. « J’accuse Macron, Hollande, Sarkozy et l’UE de m’avoir tué, en créant des incertitudes sur l’avenir de tous-tes » écrit il, indiquant avoir visé « un lieu politique, le ministère de l’enseignement supérieur et la recherche et par extension, le
gouvernement ». Son message dénonce la faiblesse des bourses étudiantes, « 450€/mois, est-ce suffisant pour vivre ? », et la menace permanente du chômage, à laquelle il oppose une revendication : « le salaire étudiant et
d’une manière plus générale, le salaire à vie ». Il conclut par le souhait « que mes camarades continuent de lutter, pour en finir définitivement avec tout ça. Vive le socialisme, vive l’autogestion, vive la secu ». Jeunesse Révolution Lyon et le comité du Rhône du Parti ouvrier indépendant démocratique expriment leur solidarité avec cet étudiant, et leur soutien à sa famille, ses amis et camarades. Nous affirmons :

La jeunesse n’est pas condamné à la précarité et au désespoir !

Son syndicat, Solidaires Etudiant-e-s Lyon, écrit : “La précarité détruit nos vies“. C’est la réalité.

Dans leurs études, les jeunes sont confrontés aux attaques des gouvernements successifs contre l’École et l’Université. Ces dernières années, citons : le tri social de Parcoursup, la loi Vidal-ORE et la réforme dislocatrice du Bac, la sélection en Master, la baisse des APL, l’aggravation de l’autonomie-privatisation des universités, l’arrêté raciste d’augmentation des frais d’inscription pour les étudiants « non-communautaires »… Une politique qui prend en effet sa source dans les directives de l’Union européenne et dont avant Macron, les gouvernements Sarkozy, Hollande et consorts s’étaient eux aussi faits les relais. Dans leur vie quotidienne, la grande majorité des jeunes est confrontée à la nécessaire survie par des jobs toujours moins bien payés et plus ubérisés, en lien avec les attaques contre le Code du travail et les services publics, à la difficulté de trouver un logement, parfois à la misère et bien souvent aux discriminations. Dans leurs luttes, les jeunes sont confrontés à une répression toujours plus féroce de la part du gouvernement, comme on l’a vu lors du mouvement lycéen et étudiant il y a un an. La jeunesse voit la survie du régime capitaliste dresser devant elle la marche à la barbarie. Mais elle n’est pas condamnée à la précarité et au désespoir. Comme elle l’a toujours fait, la jeunesse n’accepte pas. Elle veut un avenir. Toujours plus nombreux se lèvent dans ses rangs, en France comme en Algérie, au Chili, en Irak, à Hong-Kong ou au Liban, lycéens, étudiants, jeunes travailleurs… qui se regroupent pour défendre leurs revendications et crier « Résistance ». En France, ils l’ont montré par leurs mobilisations massives contre les contre-réformes et les mesures racistes et anti-migrants du gouvernement…

La jeunesse veut un avenir, avec un vrai travail et un vrai salaire

Elle combat pour conquérir un tel avenir. Elle n’est pas seule dans ce combat, qui est aussi celui de la classe ouvrière. Les grèves se multiplient dans tous les secteurs. Des organisations syndicales et des organisations de jeunesse appellent à se mobiliser le 5 décembre contre le projet de réforme des retraites de Macron. La question qui est posée aujourd’hui est celle de l’unité des jeunes et des travailleurs avec leurs organisations dans la grève générale pour chasser ce gouvernement. Par notre activité, nous cherchons à y contribuer. Et dès aujourd’hui, nous serons présents aux côtés de toutes celles et tous ceux qui se rassembleront pour exprimer leur solidarité avec ce jeune étudiant de Lyon et pour revendiquer le droit à un avenir pour la jeunesse.

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