Droit de retrait, les cheminots ont raison !

Les faits

Le 16 octobre, un TER percute un convoi exceptionnel qui se retrouve bloqué sur le passage à niveau de Saint-Pierre-sur-Vence (Ardennes). La cabine vole en éclats, le train déraille sans se coucher et s’immobilise 250 mètres plus loin. Dix passagers sont blessés. La violence du choc a interrompu la communication radio. Le conducteur, également blessé et seul agent à bord, doit donc sécuriser les voies afin d’éviter un suraccident. Puis il revient pour s’occuper des passagers. Immédiatement, les cheminots de la Marne, de l’Aisne et des Ardennes font valoir leur droit de retrait
pour « danger grave et imminent ». Ils mettent en cause l’équipement à agent seul (EAS) – c’est-à dire un conducteur mais pas de contrôleur – qui met en danger les voyageurs et les cheminots. Dès le 17 octobre, dans tout le pays, l’exercice de ce droit s’étend comme une traînée de poudre

Un cheminot témoigne

Le 17 octobre, on a commencé à entendre parler de l’accident des Ardennes. C’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Le 18, le sac a été déposé. C’est un ras-le-bol général qui s’exprime. À Paris-Nord, l’EAS est mis en place depuis quinze ans pour la région parisienne. Ce qui signifie que le conducteur est responsable du transport des voyageurs et de leur sécurité. Nous réclamons des agents dans les gares du premier au dernier train, une augmentation des brigades de contrôleurs sur le réseau francilien. Le seul moyen de mettre un terme au droit de retrait, c’est de supprimer la cause du droit de retrait !

L’inspection du travail donne raison aux cheminots

Le 21 octobre, l’inspection du travail de la Marne et celle du Bas-Rhin s’adressent à la direction de la SNCF pour valider le droit de retrait des cheminots et lui demande de suspendre l’EAS.

Le Premier ministre dénonce une « grève sauvage »

Le Premier ministre, Edouard Philippe, dénonce « une grève sauvage qui pénalise trois millions de Français » et « un détournement du droit de retrait ». Il demande à la SNCF de poursuivre les cheminots en justice.

La ministre ne connaît pas le Code du travail

Le 22 octobre, la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, ose déclarer : « Il n’y a pas un danger grave et imminent sur tout le réseau : c’est donc une grève non déclarée et illégale » ! Les cheminots auraient donc tort de s’inquiéter, eux qui ne veulent pas se retrouver dans la même situation que l’agent de conduite du TER accidenté dans les Ardennes, ce 16 octobre ! Les cheminots auraient donc tort de s’inquiéter des accidents à répétition qui sont en rapport avec la privatisation de la SNCF qui avance à grands pas !
Les cheminots ont raison !
Le POID se prononce pour la déprivatisation de la SNCF, le retrait du « pacte ferroviaire » et le rétablissement du statut de cheminot.

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