Conférence mondiale contre la guerre et l’exploitation, pour l’Internationale ouvrière

Chaque jour qui passe, l’humanité est entraînée vers la barbarie. Ce constat,
les travailleurs, les militants sont amenés à le faire dans le monde entier.
Les guerres se développent.
Afghanistan occupé depuis dix-huit ans, population syrienne soumise à une misère indicible et forcée à l’émigration depuis huit ans, massacres au Yémen, Cachemire coupé du monde depuis plus de soixante-dix jours, menace militaire contre l’Iran, encerclement militaire stratégique de la Chine, conflits fabriqués en Afrique, budget militaire en augmentation permanente : le capitalisme, c’est la guerre.
Des dizaines de millions d’hommes, de femmes et d’enfants sont jetés sur les routes de l’exil.
Morts disparus par dizaines de milliers dans la mer Méditerranée, Rohingyas chassés de leur terre, femmes, hommes et enfants bloqués à la
frontière entre le Mexique et les États-Unis. L’humanité n’a jamais connu de tels déplacements massifs et contraints de populations entières.
Les conquêtes ouvrières sont systématiquement attaquées et démantelées.
Les systèmes de retraite et de protection sociale sont remis en cause, le chômage de masse se développe dans tous les pays, partout les lois du
travail font l’objet de contre-réformes. À cela s’ajoutent les méfaits de la guerre commerciale et des sanctions engendrant la hausse des prix.

L’avenir de la jeune génération est sacrifié
par la précarité du travail, la remise en cause du droit aux études, le développement de l’économie de la drogue. Les richesses s’accumulent dans les mains d’une infime minorité, alors que des millions connaissent la faim en dépit de la production en abondance des produits alimentaires. L’environnement est menacé.
L’immense incendie en Amazonie, délibérément provoqué pour aider les multinationales, le rappelle avec force : le capitalisme ne connaît que la loi du profit, qu’importent les conséquences. La racine de cette situation se situe dans la survie du régime capitaliste, régime d’exploitation fondé sur le système de la propriété privée des moyens de production. Il n’y a pourtant aucune fatalité à ce que la barbarie l’emporte : les ressources pour dégager une issue positive pour l’humanité se situent du côté du mouvement ouvrier.

Il revient au mouvement ouvrier d’ouvrir une perspective de paix, de progrès et d’avenir.
La classe ouvrière n’a aucun intérêt à ces guerres injustes. Quand les gouvernements impérialistes américain, français, britannique… interviennent militairement au Moyen-Orient, en Afrique, en Asie, c’est toujours pour préserver leur domination, c’est toujours au compte des exploiteurs, des multinationales. Ces mêmes gouvernements mènent, dans leur pays, une guerre sociale contre la classe ouvrière et la jeunesse.
En agissant contre la guerre,
afin que le travailleur soit à l’usine et non dans les conflits meurtriers, le mouvement ouvrier est facteur de paix.
En combattant pour son droit à l’existence,

pour que les travailleurs puissent librement s’organiser en syndicats et en partis, et constituer les organismes de combat nécessaires à la lutte unie et efficace sous les formes qu’ils choisissent eux-mêmes, le mouvement ouvrier défend la démocratie.
En luttant contre l’emprise des multinationales,

contre la dette qui étrangle les peuples, le mouvement ouvrier se porte à la tête de la lutte pour le droit à la nation souveraine.
En luttant pour la défense des droits
collectifs de la classe ouvrière, pour la défense des systèmes de protection
sociale, le mouvement ouvrier défend le droit au travail producteur de toutes les richesses.

En combattant pour en finir avec le système capitaliste, pour le socialisme,
le mouvement ouvrier est porteur d’espoir et d’avenir pour l’humanité.
Les luttes dans le monde entier ne manquent pas…
Certes, les travailleurs n’ignorent pas les difficultés auxquelles ils sont confrontés.
Les gouvernements du monde entier – qu’ils soient de droite ou de gauche – s’attaquent aux organisations syndicales soit en les réprimant, soit en cherchant à les intégrer. Ils remettent en cause le droit de grève, celui de manifester.

Les difficultés du mouvement ouvrier viennent aussi du fait que des responsables d’organisations ouvrières au lieu d’assumer leur mandat dans la lutte unie contre les capitalistes mettent le doigt dans l’engrenage de l’intégration et que certains considèrent l’économie de marché comme un horizon indépassable.
Plus récemment, des courants appellent même à abandonner toutes formes d’organisations du mouvement ouvrier (syndicats et partis) pour se dissoudre dans des mouvements informels.
Mais nous le savons, pour participer à ces combats dans nos pays, travailleurs et militants agissent au cours même de leur lutte de classe pour défendre les organisations qu’ils ont constituées, pour en construire de nouvelles, pour pouvoir s’organiser par eux-mêmes sous les formes qu’ils décident librement.
…elles appellent l’indépendance du mouvement ouvrier.
En novembre 2016, 350 délégués de 28 pays, syndicalistes et militants politiques issus de toutes les sensibilités et de tous les courants du mouvement ouvrier, ont constitué à Mumbai (Inde) le Comité ouvrier international contre la guerre et l’exploitation, pour l’Internationale ouvrière autour d’un manifeste qui affirme notamment : « La lutte des classes reste la force motrice de l’histoire. Nous affirmons que le progrès de
la civilisation humaine, de la paix et de la démocratie dépend avant tout de la capacité des exploités et des opprimés, à travers le monde entier, à préserver l’indépendance de leurs organisations. »
Plus que jamais, cela reste vrai. Plus que jamais l’avenir est du côté du mouvement ouvrier luttant – au compte de tous les opprimés – pour son émancipation, pour en finir avec le régime d’exploitation et de misère.
Les travailleurs et les syndicats du monde entier doivent faire entendre une voix commune contre la guerre et l’exploitation.

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