Déclaration prévue lors du conseil municipal du 15 mars (annulé à cause de la crise sanitaire)

Monsieur le Maire, Mesdames et Messieurs les Conseils Municipaux,

Dans un article du journal Sud Ouest en date de jeudi 19 mars 2020 : la parole est donnée au Docteur Adam, médecin anesthésiste et réanimateur de la clinique Labat d’Orthez.

« A entendre le docteur Jean-Claude Adam, les premiers patients orthéziens infectés par le coronavirus devraient se déclarer à la fin de la semaine. En début de semaine prochaine, au plus tard. « Les mesures de confinement ralentissent l’épidémie, mais 80 % de la population sera malade. C’est mathématique. Il n’y a pas de raisons qu’Orthez et sa région soient épargnées », explique le médecin anesthésiste et réanimateur.

Pour les 10 à 15 % des malades qui nécessiteront une hospitalisation, la clinique et l’hôpital ont préparé main dans la main le dispositif d’accueil des patients. « Mon job est de préparer les équipes et nous le serons à partir de ce soir », assurait le chef de service, hier. »

Poussons la réflexion plus loin : puisque c’est mathématique, les experts d’Harvard pronostiquent que le taux de mortalité des patients atteints pourrait avoisiner les 2 %.

Alors faisons le calcul d’une crise sanitaire dont Mme Buzyn, ex-ministre de la santé dit qu’elle en avait informé le gouvernement dès le 11 janvier 2020, dans une interview au journal le Monde, pour organiser le confinement beaucoup plus tôt et dont le ministre Blanquer annonce que plus de la moitié de la population française sera touchée.

Le pôle de Santé d’Orthez (clinique et hôpital) draine vers lui une population de 80000 patients potentiels. 80 % de 80000, cela veut dire que ce sont près de 64000 personnes qui risquent d’être infectées par le COVID-19. Parmi elles 10 à 15 % des malades nécessiteront une hospitalisation, soit entre 6000 et 10000 personnes… et il est prévu 20 lits au pôle de santé !

Et Martin Hirsch, directeur général de l’Assistance publique des hôpitaux de Paris a osé déclaré le 15 mars sur France inter: «  Quand les réanimateurs jugeront que la réanimation n’a comme effet que de prolonger de huit jours(…), ils feront le rationnel(…)mais ne pas se lancer dans une réanimation dont la conclusion est déjà connue ».

Les médecins de ville du département réclament à cor et à cri des masques de protection à la fois pour se protéger et surtout pour ne pas transmettre le virus à d’autres patients.

Jérome Marty, médecin généraliste a laissé éclaté sa colère sur BFM TV : « Actuellement on est totalement démunis(…)Il faut qu’il en ait un qui se lève et le dise. On n’a pas de masque, on n’a pas de moyen de protection. On a rien ; On ne peut même pas tester les soignants libéraux. Quand un soignant libéral qui a des symptômes de la maladie demande à être testé, Agence Régionale de santé refuse. Mais à quoi ils jouent ces gens là ! ( …) On est en manque de tenues, on est en manque de tests, on est en manque de tout (…)La vague, on va la prendre en pleine gueule dans une semaine, et on nous fait jouer. On joue avec nos vies, on joue avec la vie des soignants… »

Il y a encore cette accusation portée sur CNews par JP Hamon, président de la Fédération des médecins de France : ” Il y avait 1 milliard de masques et 750 000 FF2 mais Xavier Bertrand a ajouté une ligne budgétaire pour réduire et revendre ces masques à l’étranger (..) Ils n’ont pas les masques ? Il y a une capacité de production en France de 600 000 masques par jour mais… pour l’étranger !!! (…) Ceux qui ont pris ces décisions devront en rendre compte. (…) S’il y avait eu ces masques la pandémie aurait pu être enrayée…”

Et il faudrait être tous derrière ce gouvernement qui ne fait que défendre les intérêt des capitalistes ? Il faudrait accepter l’Union sacrée demandée par Macron comme en 1914 . Non ce sont eux les responsables de la non protection des familles et au premier chef des salarié-es, des privé-es d’emploi, des précaires, des jeunes et des retraité-es.

Impensable d’apprendre que dans la quasi-totalité des entreprises de la grande distribution, les salariés n’ont pas de masques qui les protègent, impensable d’imaginer que les aides à domicile ne vont être dotés de masques que prochainement et encore pas pour tous.

Incroyable d’apprendre que les salariés des hôpitaux sont envoyés au front sans protection.

La colère monte d’entendre que ce sont les personnes qui ne respectent pas les consignes qui seraient responsables de la propagation du virus, au nom du sacro-saint principe que l’on serait collectivement responsables.

Non, ce sont les gouvernements successifs qui ont détruit la santé et fermé 112000 lits d’hospitalisation depuis 20 ans dont près de 20000 sous le règne de la ministre Buzyn.

Non ce sont les gouvernement successifs, lesquels mettant la loi travail en place, empêche la tenue d’instances pour la sécurité au travail et que seule une déclaration de l’employeur suffit à dire que la sécurité des salariés est garantie.

Et il faudrait faire front commun avec ceux qui ont pris ces mesures et avec ceux qui les ont accompagnées ?

Et il faudrait faire front avec ce gouvernement qui profite du COVID-19 pour laisser les rennes aux capitalistes en se retirant du capital de la Poste ?

On le sait, la pandémie ne va pas toucher la population de la même façon, selon que l’on soit riche et puissant, ou salarié ou chômeur.

C’est pour cette raison que des militants sur Orthez et Ste Suzanne se sont regroupés et ont constitué la liste Rassemblement des travailleurs, soutenue par le POID, le PCF et des militants de sensibilités diverses, celle de protéger les familles qui vont subir le choc de plein fouet.

Alors dans ces conditions particulières auxquelles nous sommes tous confrontés, il nous semble important de prendre des mesures d’urgences afin de protéger les familles les plus démunies sur Orthez et Ste Suzanne.

Aux mesures de confinement qui vont se prolonger, il est nécessaire de prendre des mesures d’urgence, en particulier d’organiser la distribution de colis alimentaires pour les familles précarisées et que cette distribution puisse être réalisée sous la responsabilité de la mairie, en respectant toutes les consignes de sécurité.