Déclaration au conseil municipal du 25 mai 2020

Mesdames et messieurs les conseillers municipaux, M.le Maire,
Nous nous réunissons ce soir dans des conditions particulières…chacun
d’entre nous quelle que soit sa sensibilité en prend la mesure. Permettez-moi, mesdames et messieurs les conseillers municipaux, monsieur le Maire d’apporter un éclairage, au nom de la liste Rassemblement des travailleurs, soutenue par le Parti Ouvrier Indépendant Démocratique, le Parti Communiste Français et des militants de sensibilités diverses, que je représente et ainsi formuler des propositions à prendre en compte rapidement, même si ce soir, notre réunion a comme ordre du jour
l’installation du conseil municipal : l’élection du Maire la fixation du nombre des adjoints et élections subséquentes.
Nous vivons un moment particulier de l’histoire de l’humanité et le covid vient rappeler ce que sont les lois de la nature avec ses propres développements, ses changements brusques qui conditionnent l’adaptation de l’humanité à ces lois.
Il y a les lois de la nature certes, mais le système dans lequel nous vivons
n’est basé que sur une anticipation, pas celle de répondre aux besoins de
l’humanité mais celle de réaliser des profits produisant la crise sanitaire que nous subissons.
Je ne suis pas un expert, mais il semble d’après l’OMS que le covid est loin
d’avoir produit tout ses effets dévastateurs.
La situation qui en découle a été l’absence de masques, les lits d’hôpitaux en rupture, le manque de tests, le manque de matériel de tout genre (jusqu’au curare).
Je voudrai apporter ici le témoignage d’une personne qui exerce en tant
qu’aide à domicile : elle rapporte : « les services d’aide à la personne Orthéziens se sentent totalement lâchés par l’état, en constatant que l’aide à l’accomplissement de leurs missions auprès de la population est, en fait, presque intégralement venue d’initiatives sur le plan local, interne ou périphérique à la circonscription d’Orthez. Qu’ils sont, à présent, choqués
de voir qu’on ne leur témoigne publiquement aucune reconnaissance des efforts prodigués afin que, avant, pendant et après le confinement, soit maintenue une qualité de vie décente pour nos ainés et nos administrés frappés de handicaps. Et ceci alors que, de par leurs missions, ils se sont retrouvés majoritairement exposé aux risques viraux, dans un premier temps presque sans matériel de protection (des gants et une blouse manches courtes, uniquement, durant la première semaine), avec le risque de contaminer leurs proches lorsqu’ils rentraient dans leurs foyers,
sacrifiant parfois leur maigre droit à une vie de famille décente en étant obligé de prendre leurs distances avec leurs propres enfants et parents présent sous leurs toits, et le tout pour un salaire toujours aussi misérable ni aucun droit à la fameuse prime que fait miroiter l’état… Elle conclut : Sommes-nous donc considérés comme une donnée sacrifiable ? »
Le mensonge a été érigé en loi pour justifier le manque de tous lesproduits.
Il a fallu que les maires avec les équipes municipales et bien évidemment les personnels municipaux, prennent des initiatives pour la distribution de
masques gratuits ou de continuer le portage des repas, prendre des initiatives d’aide et je voudrai, au nom de la liste Rassemblement des Travailleurs saluer ces initiatives qui vont dans le sens de l’intérêt général de la population et de sa préservation.
Cela reste cependant une goutte d’eau par rapport aux besoins nécessaires
de protection. Pendant des années, les majorités municipales successives à Orthez-Ste Suzanne comme ailleurs, ont subi les baisses de dotations budgétaires de l’État jusqu’aux lois supprimant la taxe d’habitation sans que l’État compense l’entièreté de la perte pour les communes.
Et le 19 mars et le 25 avril, à l’Assemblée nationale, le gouvernement
Macron-Philippe fait voter deux lois successives accordant plus de 400
milliards d’euros aux banques et aux entreprises pour amortir la crise
sanitaire et la crise économique. Notons que le vote du 19 mars 2020, c’est l’assemblée nationale à l’unanimité des groupes parlementaires qui a voté un cadeau de 343 milliards. Et le député David Habib en fait partie.
Cela révèle trois choses : s’il s’agit de trouver les fonds nécessaires, le
gouvernement à la solde du MEDEF et des banques les trouve. 400 milliards d’euros c’est plus que l’exercice d’un an du budget de l’État
français. On pourrait donc considérer que le règlement des problèmes de la double crise sanitaire et économique sont en partie réglée par la fabrication et la distribution nécessaires des produits de protection de la population, pour aider la population qui subit de plein fouet cette double crise et au premier chef les familles ouvrières. Il n’en est rien, car ce sont les banques qui vont contrôler la distribution des fonds, or les banques ne sont pas des organismes philanthropiques, elle ne prêtent qu’à ceux qui sont solvables.
La deuxième, est-ce que le gouvernement rétablit les prérogatives des
mairies avec les budgets nécessaires à leur fonctionnement ? Et bien non,
tout au contraire, on peut considérer que la note étant salée, il va falloir pour le gouvernement et les banques faire payer la population.
La troisième chose à prendre en compte, c’est l’aumône du gouvernement vis à vis des familles en difficulté, 39 millions d’euros qui leur sont accordés, c’est à dire 5 euros par famille, vous avez bien entendu, 5 euros .
Peut être que certains présents ce soir en seront surpris, car ce n’est pas leur électorat, mais la situation est difficile voire impossible pour des centaines de familles à Orthez et Ste Suzanne, et nous avons pour notre part des remontées de nombre d’entre elles qui se sont retrouvées en chômage
partiel, d’autres en intérim qui ont une absence de revenu, d’autres encore
qui n’ont plus rien et commencent à avoir des dettes de loyer.
Quand ces familles s’adressent au CCAS, la procédure devient complexe car
la prise en charge doit passer par la constitution d’un dossier d’une assistante sociale de secteur du SDSEI (conseil départemental), or la situation de confinement fait que les rendez-vous sont là encore difficiles à prendre, difficiles sont aussi les rendez-vous pour la CAF.
Cette situation est d’autant accentuée par le confinement des élèves, avec le
fait que les familles doivent nourrir les enfants à la maison, ce qui coûte plus cher que le ticket de cantine lequel par ailleurs est déjà très cher à Orthez comparé à d’autres communes, dont certaines assurent la gratuité pour certaines familles, car pour ces dernières, le repas à la cantine constitue souvent le seul repas équilibré de la journée.
J’ai sollicité M.le Maire afin de signaler ces situations et je pense qu’il faudra très rapidement en faire le recensement afin que toutes les mesures puissent être prises pour ne pas laisser ces familles dans une situation terrible. Le déconfinement se met en place le plus souvent au détriment de la sécurité des salariés dans les entreprises. La reprise des cours et la réouverture des écoles pour certains élèves et le produit de l’obligation faite aux parents par les employeurs de retourner travailler. Mais quelle a été là encore la décision du gouvernement ? On ne fait rentrer qu’un certain nombre d’élèves et pas les autres et c’est aux mairies de décider avec les instances administratives DSDEN et Préfecture du modus operendi. C’est un élément supplémentaire de dislocation de l’école une et indivisible sur l’ensemble du territoire de la République par une territotialisation des décisions.
Dans les jours qui viennent, nous allons connaître un afflux des demandes
avec les annonces des plans de licenciements (aéronautique, métallurgie,
services, tourisme, etc).
Je pense que rapidement le conseil municipal devra proposer une dotation
budgétaire complémentaire au CCAS et il me paraît très important d’anticiper cette situation, il en va de la cohésion sociale des communes d’Orthez et Ste Suzanne. L’indicateur ce sont les organisations caritatives qui explosent sous les demandes.
Au nom de la liste Rassemblement des Travailleurs, soutenue par le POID, le PCF et des militants de sensibilités diverses, je vous remercie.

Retrouvez l’intervention en PDF :