Une démarche d’unité pour rompre avec la politique de la municipalité PS

La parole à Eric Delteil, secrétaire du comité POID d’Orthez.

Quels sont les principaux axes de la campagne dans laquelle le comité du POID est engagée ?

Orthez a connu des élections municipales anticipées en décembre 2017 qui ont conduit à l’élection d’Emmanuel Hanon, maire PS. Quels enseignements peut-on tirer de ces 18 mois de mandature ? Des services municipaux ont été restructurés avec appel d’offres à des prestataires privés, notamment pour l’entretien de certains locaux municipaux. La réorganisation des écoles anticipe les projets de l’inspection académique, notamment le projet de loi Blanquer avec la mise en place des établissements publics des savoirs fondamentaux (EPSF). L’organisme HLM de la commune a été liquidé en devançant les décrets de la loi. Désormais, la commune n’a plus de regard sur l’organisation des logements HLM. La question de la démocratie communale est particulièrement vive puisque les habitants et les élus de la commune associée de Sainte-Suzanne se sont prononcés majoritairement pour la “défusion”, ce que refuse le tribunal administratif. El la position d’Orthez est équivoque.

Il prétend soutenir les élus de Sainte-Suzanne, mais est intervenu au tribunal administratif contre la “défusion”. Sur toutes ces questions, la municipalité PS relaie la politique d’austérité du gouvernement Macron. C’est pour rompre avec cette politique que nous nous sommes engagés dans la bataille des municipales.

La question du “droit à la santé” constitue-t-elle un axe revendicatif majeur de votre campagne ?

Le droit à la santé est gravement menacé pour la population d’Orthez et de toute une partie du bassin de vie, soit 80000 habitants. Déjà, en 2014, le POID avait combattu contre la fermeture de la maternité de la commune. Aujourd’hui, le directeur de l’hôpital organise la confusion. Il prétend que le seul moyen de maintenir l’hôpital d’Orthez, c’est de le transformer en hôpital de proximité au sens du projet de loi de la ministre de la Santé, Mme Buzyn. Mais qu’est-ce qu’un hôpital de proximité ? C’est un centre de gériatrie et de soins de suite… C’est à dire un centre de santé dans lequel il n’y a plus de chirurgie, de services spécialisés : pneumologie, oncologie, …, où il n’y a plus de service des urgences. Ce n’est plus un hôpital. Par ailleurs, depuis longtemps, la chrurgie est assurée au sein de la clinique privée Labat. Or la clinique subit un plan social avec la suppression de 18 postes. La chirurgie est menacée de se voir réduite à la seule chirurgie ambulatoire (entrée le matin, sortie dans la journée). Nos revendications sont : maintien de toute la chirurgie, maintien de tous les emplois, comme on l’a exprimé lors de la manifestation à Orthez avec les élus (environ tente maires présents) et les organisations syndicales (CGT et FO).

Qu’est-ce que cela signifie concrètement une liste ouvrière d’unité ?

Le comité d’Orthez du POID est engagé depuis longtemps dans des démarches d’unité avec des militants et des organisations politiques ouvrières. En 2017, nous avions constitué une liste d’unité aux élections municipales anticipées, liste soutenue par le POID, le PCF, et l’association des amis de Guy Môquet sur des revendications précises. C’est une base à partir de laquelle nous pouvons engager une démarche d’unité. Avec un sujet sur lequel nous allons insister tout particulièrement : la précarité. A Orthez, depuis la fermeture de la CAF et la présence réduite de Pôle Emploi, la situation a empiré. Dans les porte-à-porte que nous faisons, nous sommes régulièrement confrontés à des situations dramatiques, comme celle de cette mère de famille qui touche 600 euros par mois avec un loyer de 300 euros. Comment vivre dans ces conditions ?

La réouverture de la CAF et de Pôle emploi figurait déjà dans nos revendications lors des élections municipales de 2017. C’est un combat que nous allons poursuivre et amplifier.