Nous, les chiens

Entretien avec OH SUNG-YOON et LEE CHOON-BAEK, réalisateurs

Quelle est la raison pour laquelle vous avez d’abord enregistré les voix puis dessiné les décors comme le font la plupart des films d’animation hollywoodiens ?

Pour améliorer la qualité de toute animation, je pense qu’il est nécessaire d’enregistrer d’abord les voix afin que les animateurs puissent créer et designer des personnages en fonction des voix préenregistrées. De plus, nous avons opté pour cette méthode afin de différencier le film de ses prédécesseurs.

Pour ce qui est des effets visuels, quelles sont les choses qui vous tenaient à cœur lors de la réalisation du film ?

Nous voulions montrer plus de paysages de notre pays avec un style inspiré de la peinture coréenne. En comparaison avec la peinture occidentale qui exprime les choses à travers les lumières et les ombres, le peintre coréen ne se soucie pas des ombres, mais plutôt des formes et des lignes. Si vous appréciez les montagnes dans les peintures coréennes, il serait difficile de remarquer des zones sombres et claires, mais vous pourrez facilement suivre ses formes saillantes et ses contours. Quand j’ai travaillé sur le dessin, j’ai essayé d’utiliser la méthode coréenne. En particulier lorsque j’ai dessiné les arrière-plans, je l’ai fait manuellement et ensuite, j’ai utilisé mon ordinateur seulement à la fin. C’était difficile et fastidieux, mais le travail effectué dans le cadre de cette pratique est plus attrayant pour les spectateurs qu’une fabrication 100% informatique.

Ce film a attiré l’attention de nombreux festivals de films internationaux. Qu’avez-vous ressenti ?

Malgré des relations quelque peu hostiles entre la Corée du Sud et la Chine ces dernières années, notre film a reçu le prix du meilleur film d’animation au Silk Road International Film Festival. Je pense que c’est très significatif.

Que voulez-vous que les spectateurs retiennent de votre film ?

Lee : La “mignonneté” des chiens! (Rires) Non, blague à part, on a travaillé pour qu’à travers les expressions des chiens, les spectateurs puissent ressentir le même bonheur que celui des protagonistes de l’histoire.

Oh : Beaucoup de jeunes cinéphiles vont au cinéma pour regarder des films d’animation pendant leurs vacances scolaires. La plupart se contentent de films étrangers. Mais je pense que notre film est assez différent de ces derniers. Ce qui m’a rendu si heureux, c’est que notre film trouve sa place entre les films américains et japonais. De nos jours, de nombreuses animations sont créées avec des images générées en 3D, mais le nôtre est un mélange d’images 2D et 3D. J’ai l’impression que grâce à cela, notre film a ouvert la voie à un nouveau style d’animation.