17 août : dans un discours prononcé à Bormes-les-Mimosas, Macron en appelle à la « réconciliation » entre Français « quels que soient les désaccords ».
18 août : le scandale des pénuries de médicaments et leurs conséquences dramatiques (y compris des décès) font irruption dans la presse. Un appel de médecins hospitaliers accuse la liberté laissée aux multinationales de délocaliser, segmenter et sous-traiter leur production à flux tendu, de ne pas produire les médicaments qu’elles jugent insuffisamment profitables, de ne pas livrer les pays qui rapportent moins que d’autres, etc.
19 août : selon une étude publiée par Les Échos, les dividendes versés aux actionnaires dans le monde pour le deuxième trimestre ont battu « un nouveau record ». La France en a versé à elle seule 10 % (51 milliards de dollars) et reste « de loin le plus grand payeur de dividendes en Europe ».
Macron voudrait-il réconcilier les malades avec les multinationales qui sacrifient leurs vies sur l’autel du profit ? On notera que dans son discours de Bormes-les-Mimosas, il a réaffirmé son objectif : repousser l’âge de départ à la retraite et liquider les régimes existants. On comprend mieux le but de la « réconciliation » : amener le travailleur à accepter de partir toujours plus vieux, plus usé et plus pauvre ; et ainsi permettre à son patron de payer « moins de charges » pour spéculer toujours plus… et amasser toujours plus de dividendes. On comprend aussi que pour Macron ladite réconciliation passe par l’association des syndicats à la contre-réforme, sous couvert de « concertation ». Certes, ils sont nombreux ceux qui, au gouvernement ou parmi ceux qui prétendent combattre sa politique, multiplient les déclarations niant la lutte des classes. Mais ces discours se heurtent à la réalité qui nous y ramène à chaque instant.
Pour notre part, nous ne cessons de rappeler dans ces colonnes cette double nécessité pour la classe ouvrière : repousser toute tentative de l’associer au prétendu intérêt général (pseudonyme des intérêts bien particuliers des capitalistes) ; et défendre bec et ongles l’existence et l’indépendance de ses organisations.
Les syndicats sont dans leur rôle en appelant à des mobilisations contre la contre-réforme Macron-Delevoye. Mais les travailleurs savent d’expérience qu’une (ou des) journée(s) d’action ne suffiront pas à en imposer le retrait. Ils savent aussi que la division et la dispersion sont autant d’obstacles à une victoire ouvrière contre Macron.
L’ordre du jour est au combat politique pour forger l’unité et préparer la grève totale et unie qui infligera au gouvernement la défaite qu’il mérite. Ce qui suppose l’indépendance du mouvement ouvrier, à commencer par l’indépendance des organisations syndicales déjouant le piège de la concertation-intégration.
Sur un autre plan, cette indépendance appelle une reconstruction politique au service de l’émancipation ouvrière : un authentique parti ouvrier et une presse ouvrière indépendante, combattant sans relâche les tentatives de « réconciliation » entre le capital et le travail.
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