Good cop, bad cop, le bon flic et le méchant : ce classique du film policier importé des États-Unis s’est joué tout le week-end, à Biarritz. Dans le rôle du méchant, Trump, toujours prêt à menacer d’une guerre apocalyptique. Mais sous ses airs de premier communiant ouvert au dialogue, Macron ne poursuit-il pas les mêmes buts ?
L’Iran ? Macron discute avec un objectif avoué : imposer à cette nation en principe souveraine les décisions prises contre elle par les grandes puissances capitalistes réunies à Biarritz. L’Amazonie ? Macron dit sa tristesse… mais les trusts français de l’agroalimentaire sont les véritables donneurs d’ordre de la déforestation meurtrière (lire page 9). La paix ? Macron en est bien sûr partisan… Mais la France est le troisième exportateur d’armes du monde, deux rangs derrière les États-Unis. Et les deux pays fournissent à l’Arabie saoudite l’armement meurtrier qui massacre au Yémen.
Certes, il y a des désaccords entre les deux gouvernements.
L’administration Trump a pour devise America First et prétend tout écraser sur son passage pour défendre les intérêts des multinationales américaines ; le gouvernement Macron tente désespérément de défendre les positions menacées des capitalistes français.
C’est une lutte (inégale) pour le partage du butin entre deux brigands d’accord sur un principe : pillage des peuples et exploitation croissante de la classe ouvrière sont légitimes.
Ainsi, la contre-réforme des retraites en France est une revendication de longue date des fonds de pension (principalement nord-américains), qui estiment à 300 milliards d’euros les fonds à récupérer d’emblée pour la spéculation. Au lendemain du G7, Macron a annoncé à la télévision une grande consultation (une de plus) sur la réforme des retraites. Pas question de repousser l’âge de départ à la retraite, a-t-il promis, mais « seulement » d’allonger la période de cotisations nécessaire.
Bluff et mensonge : Macron apprend vite auprès de Trump. Rappelons ce que dit le haut-commissaire Delevoye lui-même sur la retraite par points, au cœur de sa contre-réforme : « Le système par points fait en principe disparaître toute référence à une durée de cotisations permettant de bénéficier d’une retraite à taux plein » – 11 octobre 2018 sur France Inter. Et donc, « libre à chacun d’arbitrer sa retraite en fonction de son capital et de son relevé de points » – 24 octobre 2018 au Sénat.
Comme aux États-Unis, chacun pourra donc « choisir » : partir avec une pension de misère (combinée avec des petits boulots) ou ne pas partir. Pour une large majorité, cela reviendra à pas de retraite du tout !
Agent des banques et des multinationales, Macron (comme Trump) représente les intérêts capitalistes. Aucune consultation/concertation ne préservera les droits des travailleurs.
Pour qui se situe du côté de la classe ouvrière, rien n’est plus urgent que de forger le bloc uni et sans faille des travailleurs et de leurs organisations se préparant au choc avec le gouvernement. L’enjeu : imposer le retrait du projet Macron-Delevoye et préserver les 42 régimes existants.
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