Le 28 octobre, à Bayonne, un individu tente de mettre le feu à une mosquée. Surpris par deux fidèles – âgés de 74 et 78 ans-, il leur tire dessus avec une arme à feu, les blessant grièvement. Il se préparait à commettre un attentat, transportant une bonbonne de gaz dans sa voiture.
Commis par un ancien candidat du Front national aux élections départementales de 2015, le caractère raciste de ce crime ne fait évidemment aucun doute. Les déclarations de Marine Le Pen affirmant que cet acte est “contraire à toutes les valeurs portées par notre mouvement” ne trompent personne : le Front nationale (devenu RN) a fait depuis quarante ans, de la dénonciation des “immigrés” et des “musulmans” son fonds de commerce.
Faut-il en rester là et n’incriminer que la responsabilité de l’extrême droite ?
Depuis des mois enfle dans le pays une campagne nauséabonde visant à dénoncer, au choix : les “étrangers”, les migrants, les musulmans… comme des boucs-émissaires, et donc à diviser les travailleurs sur la base de l’origine ou de la religion.
L’extrême droite alimente cette campagne, bien sûr, au premier rang ! Mais pas seulement…
Qui est l’auteur de l’arrêté raciste qui multiplie par seize les droits d’inscription à l’Université pour les étudiants “non européens” ? Qui vient de lancer le “débat” sur le coût de la couverture maladie universelle pour les “étrangers” ? Qui organise la chasse aux migrants, en vertu d’une loi qui condamne y compris ceux qui leur viennent en aide ? Qui lance polémique sur polémique sur “l’immigration”, “les femmes voilées dans les sorties scolaires” ?
C’est Macron, c’est son gouvernement, dont la politique anti-ouvrière s’accompagne, et de plus en plus, de mesures de discrimination contre les travailleurs et les jeunes d’origine immigrée. Alors Macron peut bien, la main sur le coeur, déclarer après l’attentat de Bayonne : “La République ne tolérera jamais la haine. Tout sera mis en oeuvre pour (…) protéger nos compatriotes de confession musulmane.“
Les travailleurs et les jeunes ne sont pas dupes. Dans ce domaine, comme dans d’autres, les responsables sont, d’abord, au gouvernement.
Les adhérents du POID, comme l’immense majorité des travailleurs et des jeunes de ce pays, ne peuvent que condamner fermement l’attentat de Bayonne et exiger que le ou les coupables soient impitoyablement châtiés. Au-delà de cet acte criminel, l’ensemble des mesures discriminatoires et la campagne de division de Macron doivent être combattus.
La liberté de culte, qui relève de la liberté individuelle de chacun de croire ou de ne pas croire (la religion est une affaire privée et, par définition, séparée de l’Etat), doit être garantie.
Il n’y a qu’une seule classe ouvrière : son unité est la condition indispensable pour qu’elle puisse faire front contre Macron et son gouvernement au service de la classe capitaliste.
Ecrit par Dominique Ferré