Des centaines de travailleurs et militants de toutes tendances du mouvement ouvrier se sont proposés pour être correspondants de La Tribune des travailleurs, dans tout le pays.
Voilà ce qu’ils rapportent des assemblées générales qui se sont tenues ces derniers jours.
•Un conducteur de métro : « Quand, le 17 décembre, Macron a annoncé qu’il irait jusqu’au bout, il aurait fallu, dès le lendemain, appeler tout le monde à descendre dans la rue. Le 9, c’est bien trop tard. Comment on dit ça aux gars en AG le 19 décembre… d’attendre un mois ? On s’est bien fait recevoir. Les collègues étaient furieux. »
• Un chauffeur de bus de la RATP : « Il n’y a que le rapport de force pour faire plier le gouvernement. C’est lui ou nous. »
• Un cheminot : « Il n’y a pas de cassure entre les grévistes et les non-grévistes. On discute avec nos collègues. On va les voir, on discute avec eux, on leur dit de se mettre en grève à nos côtés. On appelle tous les gens ici, dans tous les secteurs, à être solidaires. »
• Un enseignant : « Ma profession était à 80 % en grève le 5 décembre. Ça ne s’était pas vu depuis au moins 2003 et Blanquer voudrait nous faire renoncer à combattre en nous augmentant de 50 euros par mois. 50 euros pour accepter la destruction de notre statut ! »
• Un délégué syndical d’une raffinerie : « Le délégué de l’autre syndicat a fait la nuit, alors là, il dort, mais ce n’est pas un problème, on est tous unis. Ici, c’est comme une cocotte-minute sur le feu, ça ne se laisse pas sans surveillance… Tu vois, c’est le minimum technique, il n’y a pas d’expédition. On est en grève, mais on est en bleu de travail, parce que nous sommes
réquisitionnés de manière informelle par la direction sur ce site classé Seveso, avec des modalités de grève négociées : on fait les tournées de sécurité et d’environnement, postées en 3 x 8 heures. »
• Un employé de la Ville de Paris : « Pour l’instant, le gouvernement ne lâche pas. Ce qui pose une question : la question de la grève générale. Parce que je me rappelle la loi El Khomri, et je n’ai pas envie que l’on nous refasse le coup des journées d’action. On se souvient de la grève des cheminots de l’année dernière. Alors, la grève générale, bien évidemment, il va falloir la discuter dans les AG, la préparer. Mais c’est une question qui est posée à tous les niveaux. Et en particulier, aux dirigeants des organisations. »
• Une avocate : « C’est une grève sans précédent qui est à l’image de l’attaque historique qui est assénée contre notre régime autonome, que nous avons créé seuls après la guerre, et qui est aujourd’hui excédentaire. »
• Un étudiant : « Le gouvernement aimerait nous diviser, nous épuiser, nous faire tourner en rond dans des actions disloquées. Nous répondons : vive l’unité des travailleurs et de la jeunesse, avec leurs organisations.
Nous répondons : il faut la grève générale. Si le gouvernement ne retire pas son plan, alors les dirigeants des syndicats et des partis qui disent parler
en notre nom doivent appeler à la grève générale. Alors le pays sera paralysé par la grève totale. Alors Macron devra reculer. Et s’il est si accroché à sa réforme, qu’il dégage avec elle. »
Alors, oui ! Qu’ils s’en aillent, Macron et sa réforme !
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