Après le succès planétaire de “Your Name”, la nouvelle star de l’animation japonaise Makoto Shinkai revient avec un beau film sur fond de dérèglement climatique.
Les enfants du temps (Tenki no Ko en japonais) signe le grand retour de Makoto Shinkai. Le réalisateur japonais est désormais connu du monde entier après une percée fulgurante dans le monde de l’animation en 2016 avec Your Name. Ce film a bénéficié d’un succès planétaire, digne d’une production des studios Ghibli. On appelle d’ailleurs le cinéaste le “nouveau Hayao Miyazaki” même si son style se distingue clairement du maître de l’animation japonaise. Après une sortie triomphante en juillet dernier au Japon, son nouveau film arrive (enfin) sur nos écrans français le 8 janvier.
Tokyo détrempé
Dans la lignée de ses précédents films, Makoto Shinkai nous dépeint avec poésie le Japon actuel, où les nouvelles technologies côtoient une spiritualité et des traditions ancestrales. Le jeune Hodaka, un adolescent en fugue à Tokyo, amène le spectateur dans une capitale frappée par des pluies diluviennes. En plein mois d’août, cela fait des semaines que ses habitants n’ont pas vu le soleil. Sans domicile, Hodaka est finalement engagé par M. Suga, qui dirige une revue, et parcourt la ville à la recherche de témoignages sur des phénomènes paranormaux.
Ses tribulations le mènent sur le chemin d’Hina, une jeune fille qui possède l’étonnant pouvoir de ramener le soleil pendant un court instant. Une vraie mine d’or que vont savoir exploiter les deux adolescents : leur trouvaille, proposer une éclaircie pour quelques yen.
Comme dans Your Name, la première partie du film prend son temps avant que les différentes pièces de l’intrigue ne s’imbriquent et ne fassent sens. Mais là où le précedent film offrait des retournements renversants, Les enfants du temps est moins audacieux. Il n’en reste pas moins rythmé, avec une bande son pop très présente, et l’émotion qu’il déploie réussit à accrocher le spectateur.
Une image lumineuse
Au coeur du film, un thème cher au réalisateur, l’adolescence : âge synonyme de pureté et de rêve où l’on se confronte au réel et à ses responsabilités. Car nos deux héros, qui vivent une romance naissante, vont faire face à un dilemme : sauver le monde d’une crise climatique au risque d’être séparés à jamais. Makoto Shinkai nous parle d’écologie, un sujet brûlant au Japon comme dans le reste du monde, mais s’éloigne assez vite d’une morale catastrophiste pour véhiculer un message d’espoir.
Et malgré la météo grisonnante, les images sont loin d’être déprimantes. Les enfants du temps montre avec un grand réalisme la grouillante ville de Tokyo que les personnages explorent dans sa beauté mais aussi dans ses coins sombres. Au milieu des gratte-ciel et du bitume les couleurs sont éclatantes et les décors détrempés offrent de beaux jeux de lumière et de transparence en attendant d’éblouissantes éclaircies.