Leur nom symbolise à lui seul une immense partie de l’histoire du rap en France : les Marseillais d’IAM ont sorti leur nouvel album, “Yasuke”, avec une plume toujours acide et révoltée, se plaçant en grands anciens d’un genre devenu dominant, plus légitimes que jamais.
Ce qui transpire d’abord de ce disque, à travers son esthétique ou ses textes, c’est l’affirmation. Sur le dixième album d’une carrière impressionnante, entamée dans la décennie de ceux qui ont 30 ans aujourd’hui, les Marseillais assument, revendiquent, proclament.
Oui, IAM est toujours là, 30 ans plus tard, à créer des sons et façonner des couplets magistraux, à l’heure où NTM conclut une énième fois sa carrière (à Bercy, samedi soir). Le rap est plus dominant que jamais ? Celui porté par les voix de Shurik’n et Akhenaton ne se date plus, tellement il est devenu iconique. Le groupe a été plus politique que sur cet album, quoique, avec son titre Yasuke, esclave africain devenu samouraï au Japon, les valeurs brandies sont le dépassement de soi, la lutte, l’espoir.
Un pied à Marseille, l’autre à New York, où le disque a été mixé, IAM est bien dans son époque, sans nostalgie malsaine. Hip-hop à rebours peut-être, rap à l’ancienne sûrement pas, groupe mythique toujours.
Source : France Info