Ce 4 avril a vu la grève des enseignants avec leurs syndicats,  particulièrement dans les écoles, atteindre un niveau rarement vu depuis  longtemps, de mémoire d’instituteur. Des taux de grévistes de 70 %,  voire davantage, dans certaines communes, des milliers d’écoles  totalement fermées ou en grève, des dizaines de milliers d’instituteurs  en grève. 
Les enseignants, souvent avec les parents, se sont  regroupés ce 4 avril en défilant nombreux, avec leurs syndicats, dans  les manifestations qui ont eu lieu un peu partout dans le pays : 10  000 manifestants à Paris, 2 000 à Angers, 1 000 à Marseille… Bien plus  que de la défiance, ils ont exprimé avec détermination leur exigence du  retrait du projet de loi Blanquer. 
A Paris, les  délégations d’écoles, toutes appartenances syndicales confondues, dans  une volonté d’unité évidente, arborant pancartes et banderoles  artisanales, formaient l’essentiel de la manifestation. 
 Inquiet de  cette force qui cherche à s’organiser, le ministre a multiplié, dans les  jours précé- dents, les tentatives de justification pour essayer de  désamorcer le conflit. Ses courriers aux enseignants, aux directeurs  d’école, ses déclarations dans les médias pour tenter de nier les  menaces sur la maternelle, contre les directeurs et faire accepter les  établissements publics des savoirs fondamentaux (EPSF) n’ont fait  qu’attiser les braises. 
Le 4 avril, mesurant la force de  leur grève et des manifestations, les instituteurs se sont regroupés  dans des assemblées générales pour envisager la suite. Ils  étaient 500 à Paris, 200 à Poitiers, 350 à Nantes, 300 à Vannes, 200 à  Cergy… comme à l’époque de la bataille contre la réforme des rythmes  scolaires. 
Quelle n’a pas été leur surprise de s’entendre proposer  des initiatives aussi multiples qu’inefficaces. Telle fédération  syndicale proposant de faire grève deux jours par semaine en attendant  la journée d’action de la fonction publique le 9 mai, une autre des  journées « écoles mortes », des « nuits des écoles », des pique-niques…  ou encore la grève des examens en juin ! 
Qui peut croire que de  telles actions éparpillées, disloquées, qui diluent la puissance  concentrée dans la grève et les manifestations de ce 4 avril feront  reculer le gouvernement ? Qui peut croire qu’en dehors de la grève unie des enseignants et de leurs syndicats il soit possible de faire céder le ministre Blanquer ?
Télécharger la version PDF :

