TROISIEME CIRCONSCRIPTION DES PYRENEES-ATLANTIQUES
“Hôpital, école, licenciements, autant de combats à mener aux
côtés de la population, des travailleurs … et des femmes
travailleuses”
Pourquoi avoir décidé de présenter des candidatures aux élections législatives dans cette circonscription ?
Eric DELTEIL : Je suis conseiller municipal d’Orthez-Sainte Suzanne la commune la plus peuplée dans la circonscription, circonscription à la fois rurale et industrielle avec le bassin industriel de Lacq.
Les problèmes auxquels sont confrontés les habitants et en particulier les travailleurs sont multiples : des plans de licenciements comme chez Toray Carbon dans le bassin de Lacq, chez le pétrolier Weatherford à Bellocq, et dans bien d’autres entreprises, notamment celles de la sous-traitance aéronautique, la baisse du pouvoir d’achat, la restructuration des services
publics (finances publiques, bureaux de poste, hôpital, écoles). Le patronat profite doublement du Covid, il engrange les milliards votés à l’Assemblée nationale et fait payer la note aux salariés. Nous avons appris la production par l’entreprise NAVACEP (groupe Pfizer) de la pilule anti-Covid avec un investissement productif conséquent sur Mourenx. Cela pose une question de fond, Pfizer décide d’investir parce qu’il a l’assurance de faire des bénéfices avec le monopole de la production. Et que dit le député PS David Habib, vice-président de l’Assemblée nationale ? Se prononce-t-il pour que les brevets de production de cette pilule soient libres et disponibles pour assurer, par la production en nombre de pilules et de vaccins, la lutte contre la maladie et la mort partout sur la planète ? Non ! Il remercie Bruno Lemaire chaleureusement pour cette augmentation de la production de
Pfizer à Mourenx, sans se soucier du fait que la seule préoccupation de Pfizer est de continuer à réaliser des profits faramineux.
Le vendredi 4 février a été annoncée la carte scolaire avec son cortège de suppressions de classes : 24,5 dans le département dont six dans la circonscription (deux à Orthez, deux à Mourenx, une à Puyoo et une à Argagnon). Il est projeté ainsi la suppression de six classes dans un rayon de 30 kilomètres.
Lors du dernier conseil municipal, le 25 janvier, le Maire PS d’Orthez, bras droit du député Habib, a refusé d’évoquer cette question alors qu’il disposait des informations puisque les services départementaux de l’Education nationale l’ont obligatoirement prévenu.
On observe les dégâts dans l’organisation sanitaire et l’accueil des élèves, avec les écoles qui ont fermé, des classes réduites à la moitié des élèves. Cette situation crée des manques terribles dans les apprentissages. La question à l’ordre du jour n’est pas la fermeture des classes mais celle du recrutement immédiat d’enseignants pour dédoubler les classes, dans les collèges et les lycées.
A Oloron, fin janvier, la municipalité PS est intervenue auprès de la Direction académique et appelle à la mobilisation pour le maintien de deux classes, mais, ici, dans notre circonscription, avec le député Habib et son bras droit, le maire d’Orthez, il ne faut pas froisser le gouvernement Macron-Castex.
Catherine SPITZER : neuropsychologue au centre hospitalier d’Orthez, je suis bien placée pour vivre les dégâts causés à l’hôpital par les politiques de casse des services publics menées depuis des décennies. A Orthez, l’ARS nous dit qu’elle verse des fonds à notre centre hospitalier, mais numerus clausus et mode de recrutement font qu’il n’y a pas d’effectifs supplémentaires. Quelle hypocrisie ! Et que dire des fréquentes fermetures
« provisoires » de la SMUR (Structure mobile d’urgence et de réanimation) ? Là aussi, le problème, c’est le manque d’effectifs. Nous avons recueilli 2 300 signatures pour affirmer qu’il est hors de question de fermer le SMUR,les urgences et tous les services. Nous retrouvons bien, là aussi, la nécessité d’exiger la réquisition des sommes astronomiques remises au patronat.
Nous nous reconnaissons tout à fait dans l’orientation du congrès national de janvier dernier, accentuant l’orientation vers la construction d’un « Parti des femmes travailleuses ». A l’occasion du 8-Mars, là où l’an dernier nous avions tenu une conférence de presse, c’est une assemblée publique que nous organiserons, avec une tribune représentative des secteurs les plus féminisées (aides-soignantes, AESH, nettoyage, …)
Notre premier tract de campagne sera une « Lettre aux citoyens de la circonscription », dont nous organiserons la diffusion principalement dans les villes les plus importantes. Pour autant, même si, à ce stade, nous ne disposons pas de contacts en nombre dans les zones rurales (la circonscription compte 172 communes), nous ne méconnaissons pas les problèmes qui se posent à la paysannerie, durement frappée, par exemple, par la grippe aviaire. Plusieurs élevages de palmipèdes ont été touchés.
Alors oui, la réquisition des 600 milliards d’euros est la réponse pour préserver les emplois contre les licenciements, pour préserver les services de l’hôpital et recruter le personnel nécessaire, comme dans les écoles. C’est sur cette orientation que le congrès départemental du POID nous a désignés, Eric et moi.