Loi sur le pouvoir d’achat : Madame Borne fait l’aumône

Le gouvernement a présenté, le 7 juillet, son projet de loi sur le pouvoir d’achat.
Des mesures qui ne permettent absolument pas de rattraper la perte de pouvoir d’achat subie par les travailleurs et leurs familles.
• Suppression de la redevance audiovisuelle (138 euros), soit un manque à gagner pour l’audiovisuel public de plus de 3 milliards que l’État promet de compenser. Une compensation qui pourrait bien n’être que partielle.
• Triplement de la prime Macron. Les entreprises pourront donc verser jusqu’à 3 000 euros à leurs salariés. Encore faudrait-il que les patrons le veuillent bien !
• Aide exceptionnelle de rentrée de 100 euros, majorée de 50 euros par enfant, versée aux 8 millions de bénéficiaires d’allocations comme le revenu de solidarité active (RSA). Un chèque de 200 euros donc pour un couple au RSA avec deux enfants dont les revenus s’élèvent à 1 200 euros…
• Revalorisation des pensions et des minimas sociaux de 4 % dès juillet, de même que la bourse des 750 000 étudiants boursiers sous critères sociaux. Une revalorisation qui ne devrait intervenir qu’en septembre en non en juin comme promis.
• Prolongement du bouclier tarifaire, c’est-à-dire du plafonnement du prix de l’électricité et du gaz, sur toute l’année 2022. Mais Borne oublie que le gaz a augmenté de plus de 40 % au cours de l’année 2021 !
• Mise en place au 1er octobre d’une « indemnité carburant travailleurs » pour ceux qui ont des revenus modestes, de 100 ou 200 euros en fonction des revenus et de la composition du foyer. Une indemnité réservée à un petit nombre de bénéficiaires.
• Augmentation du point d’indice des fonctionnaires de 3,5 %. Une aumône quand on sait que les fonctionnaires ont perdu plus de 21 % de pouvoir d’achat au cours des vingt dernières années.
• Blocage de l’indice de référence des loyers pendant un an… indice qui a augmenté de 3,5 % le 1er juillet.
Et après ?
Un saupoudrage de mesures dérisoires sans aucun rapport avec la perte de pouvoir d’achat subie par les travailleurs et les jeunes. Quant aux patrons, ils bénéficient d’un nouveau cadeau : la fin de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises dès 2023, soit l’équivalent de 8 milliards d’euros qui s’ajoutent aux 607 milliards déjà offerts.
Pour le POID, des mesures urgentes de défense de la population s’imposent, parmi lesquelles :
L’augmentation générale des salaires, des pensions et des minima sociaux de 10 % tout de suite.
L’instauration d’un mécanisme introduisant dans les accords collectifs et les statuts une clause d’ajustement automatique des salaires sur la hausse des prix.
Le blocage des prix des produits de première nécessité, des carburants, de l’énergie, des loyers et des charges.
L’abrogation de la TVA, l’impôt le plus injuste qui frappe les travailleurs.
La réquisition des 607 milliards offerts aux patrons pour financer ces mesures.

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