Le 20 janvier, sauf ultime manœuvre (toujours possible), Trump quittera la Maison-Blanche. Il laissera derrière lui l’image du président qui, selon le recensement effectué par le très sérieux Washington Post, aura diffusé plus de 22 000 informations mensongères durant son mandat.
Président des mensonges : ce titre pourrait lui être disputé par le Bonaparte au petit pied qui trône à l’Élysée. Pour ne citer que le dernier en date, l’incroyable retard de la campagne de vaccination : qui peut croire aux justifications « sanitaires » du gouvernement, reprenant le même scénario qu’au printemps sur l’absence de masques et de tests ?
Tout le monde sait que Macron est un menteur à la tête d’un gouvernement de menteurs. Mais nul ne remet en cause sa présidence, aucun dirigeant des partis de « gauche » n’exige son départ : en ce début d’année, Olivier Faure vante les mérites d’Anne Hidalgo comme candidate à la présidentielle, Mélenchon prodigue ses conseils à Macron sur la manière de gérer la crise sanitaire ; quant au PCF, il publie dans L’Humanité deux pages de publicité de Veolia se concluant par un appel à « faire de la transformation écologique la force motrice du nouveau capitalisme » !
Aucun ne veut chasser Macron. Pourtant, l’appel que nous publions dans ce journal, lancé par des militants ouvriers, politiques et syndicaux et jeunes de toutes les sensibilités du mouvement ouvrier et démocratique montre combien est partagée cette aspiration : chasser Macron et sa politique, et le plus tôt sera le mieux !
Cette question se pose aussi sur le plan de la lutte de classe directe. En ce début d’année foisonnent, venues du sommet des organisations, les initiatives en tout genre, journées d’action disloquées, manifestations spécifiques et particulières sur les thèmes les plus divers, fragmentant à l’infini le mouvement de résistance, sans que jamais soit mis à l’ordre du jour le mouvement convergent qui, partant des revendications ouvrières, aboutira à faire reculer le pouvoir et, au-delà, sans doute à le chasser.
Les travailleurs le savent : le plus court chemin pour chasser Macron, tout de suite, lui et sa politique, c’est la lutte de classe unie, c’est le rassemblement des forces de la classe ouvrière sur les revendications communes pour le contraindre à reculer.
Dans une interview donnée au Journal du dimanche (3 janvier), Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, déclare : « Quand les salariés sont déterminés, rien n’est impossible. » La détermination des salariés n’est plus à démontrer, elle s’exprime dans les mille et un conflits de classe dans lesquels ils s’engagent chaque jour malgré les conditions difficiles. En revanche, les travailleurs sont en droit de se tourner vers les dirigeants et de leur poser la question : « Mais vous, dirigeants des organisations ouvrières, quand manifesterez-vous une véritable détermination à conduire le combat victorieux de toute la classe ouvrière pour ses revendications, pour faire reculer le gouvernement et, au-delà, créer les conditions pour le chasser ? »
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