Le docteur Laurent Dupic, responsable du Smur pédiatrique à l’hôpital Necker – Enfants malades à Paris, alerte : à la date du 7 novembre, 38 enfants ont été transférés dans un service de réanimation à plus de 200 ou 250 kilomètres de leur domicile.
« Il y a bien des mises en danger d’enfants » en raison « de prises en charge dégradées » qui augmentent le risque de « drames potentiels » explique-t-il (Le Quotidien du Médecin, 7 novembre).
Comment en est-on arrivé là ?
À cause du gouvernement qui continue à fermer des lits et étrangle financièrement les hôpitaux.
À cause des gouvernements précédents qui, durant des décennies, ont asphyxié l’hôpital public et ont mis en place la tarification à l’activité (T2A), imposant une course à la rentabilité.
Et ce ne sont pas les 400 millions débloqués la semaine dernière qui vont améliorer la situation.
Car ces 400 millions ne sont pas réservés à la pédiatrie, mais destinés à l’ensemble des services en tension. Et tous les services hospitaliers sont en tension !
Pourtant, de l’argent, il y en a !
Le budget prévisionnel des armées pour 2023 augmente de 3 milliards, pour atteindre 43,9 milliards d’euros, avec l’assentiment de tous les groupes à l’Assemblée nationale.
Et ce n’est pas fini. Macron va présenter le 9 novembre, à Toulon, la loi de programmation militaire (LPM) pour 2024-2030.
On parle de 377 milliards au lieu des 295 milliards pour la LPM 2019-2025, soit 28 % de plus.
Et c’est encore insuffisant pour le ministère des Armées qui demanderait 400 à 410 milliards (+ 35 %). Sur la période 2024-2030, le budget annuel moyen des armées pourrait donc être compris entre 54 et 57 milliards d’euros !
Des sommes faramineuses qui permettraient de financer la création de milliers de postes de soignants, d’augmenter leurs salaires… et de ne pas transférer les enfants malades à des centaines de kilomètres de leur domicile.
L’argent de la guerre doit être confisqué ! Tous les enfants doivent être soignés !