Monsieur le Maire,
Un budget est toujours un exercice d’équilibriste, il est la mise en acte des projets sur lesquels on s’est engagé en tenant compte des contraintes, donc en anticipant.
Des projets, vous en avez présenté quelques-uns depuis 3 ans… on pourrait même dire depuis 5 ans, éco-quartier, la Villette à Orthez, plan pour la jeunesse, campus agraire et j’en passe et des meilleurs. Y-a-t’il eu l’once d’un commencement de ces projets ? Non.
Les contraintes… les contraintes ont été multiples, l’héritage d’une dette, la baisse de dotation de l’État aux communes, le COVID, l’inflation-spéculation, les contraintes réglementaires.
Elles ont une incidence sur l’élaboration d’un budget c’est certain et puis il y a les urgences qui viennent grever l’organisation du budget avec la mise en place de ligne budgétaire, comme celle de la maison Jeanne d’Albret ou d’autres bâtiments qui nécessiteraient une anticipation avec d’autres lignes budgétaires…
L’anticipation, Monsieur le Maire… le moins que l’on puisse dire c’est que vous subissez les évènements, vous et votre équipe ne les anticipez pas, vous les subissez. Et quand vous tenter l’anticipation, les décisions deviennent drastiques.
C’est pour cette raison que dans la présentation du budget 2023 vous expliquez :
« Ainsi la prévision d’augmentation des dépenses de fonctionnement s’établit à 11 %. Les budgets soumis aux plus fortes hausses sont les dépenses à caractère général puisqu’elles recoupent les dépenses énergétiques et les achats de fournitures, mais également les subventions aux budgets annexes qui sont pour certains d’entre eux, très fortement impactés par l’augmentation des prix (le service restauration particulièrement). Même si cette hausse des dépenses de fonctionnement paraît très conséquente, elle a été limitée par les mesures très contraignantes prises pour limiter les consommations énergétiques. Ces mesures ont porté leurs fruits puisque l’augmentation des dépenses d’électricité et de gaz sur le budget principal sera « limitée » à 81 k€ contre une augmentation de 400 k€ si aucune mesure n’avait été mise en oeuvre. Ce résultat est le fruit d’un effort partagé par les usagers des services, les administrés, les associations et les personnels communaux qui ont tous contribué par l’acceptation, soit de fermeture de service ou de locaux, soit de baisse de température, à ce résultat ».
Ce résultat est le fruit d’un effort partagé par les usagers des services…qui ont tous contribué par l’acceptation ?
Quelle acceptation, Monsieur le Maire ? Celle de ne plus pouvoir accéder aux services municipaux une journée par semaine, celle de ne plus pouvoir exercer d’activité dans des salles municipales parce que vous avez décidé de fermer toutes les salles sauf deux ?
Acceptation de la fermeture de la piscine ?
Monsieur le Maire, entendez-vous les citoyens ?
Acceptation des associations ? Non, Imposition et musèlement avec chantage à la subvention.
Acceptation des personnels municipaux ?
Monsieur le Maire, vous avez imposé 17 degrés dans les locaux, la loi et en particulier les textes réglementaires exposent que les employeurs doivent garantir des locaux professionnels aux personnes en poste statique à 20 degrés. Mais peut-être allez-vous nous expliquer que cette mesure garantit la bonne santé des personnels. Non, Monsieur le Maire, les personnels n’ont pas contribué par leur acceptation et d’ailleurs je sais que cette décision que vous avez prise a fait l’objet de discussions , non pas en commission municipale parce que là, cela n’a pas été discuté, mais en commission de la majorité municipale.
Monsieur le Maire, vous êtes dans le Déni, dans le Déni en ce qui concerne la situation municipale, dans le Déni comme Président du Conseil de surveillance de l’hôpital quand vous affirmez que la situation n’est pas critique à l’hôpital alors que le SMUR risque de fermer 70 fois d’ici fin août.
Vous faîtes preuve de Mépris, Monsieur le Maire, mépris d’oser prétendre, d’oser écrire que la population accepte, alors que vous lui imposer des « mesures très contraignantes ».
Dans cette présentation vous expliquez : « Le budget communal sert d’amortisseur social à cette crise inflationniste, ce qui est constaté par l’augmentation des subventions aux budgets annexes », mais comment comprendre un peu plus loin cette phrase : « Il est à noter que le budget du CCAS applique une politique de maîtrise des coûts par une baisse de volume d’heures d’intervention du SAD ». Dans mon jargon je n’explique cette apparente contradiction que par une externalisation des missions, donc une privatisation… privatisation-externalisation des services du SAD comme vous l’avez fait pour le chauffage, on comprend mieux, encore un peu plus loin dans la présentation du budget, qu’alors qu’il y a augmentation du point d’indice et le mécanisme GVT (Glissement, Vieillesse, Technicité) vous évoquez une stagnation de la ligne budgétaire de la masse salariale… Stagnation veut-il dire moins de postes de personnels et donc un surcroit de travail pour les personnels en poste ?
Et vous oserez prétendre, Monsieur le Maire que c’est avec l’acceptation des personnels municipaux ?
Alors, Monsieur le Maire, vous pouvez vous satisfaire et écrire que : « Le budget qui vous est présenté est à la fois un budget contraint, un budget incertain mais également un budget volontariste tant en matière d’investissement que sur le plan de la solidarité » vous me pardonnerez d’en douter et vous comprendrai que je ne peux pas m’associer à votre constat, je voterai donc contre les délibérations 7, 8 et 9 relatives au budget primitif 2023.