« Macron, démission ! », ont crié ce 20 avril des centaines d’habitants du quartier populaire de La Paillade à Montpellier au passage du président.
Pourtant, il ne part pas, confiant dans le consensus qui unit tous les partis politiques sur ce point : le président doit rester, au moins jusqu’à l’élection de 2022… et, pour certains, au-delà encore. Consensus dont le socle a été posé le 19 mars 2020 à l’Assemblée nationale quand Macron a demandé aux députés de voter un crédit de 343 milliards d’euros pour les capitalistes, et que tous l’ont fait sans rechigner.
Quelques jours plus tôt, dans le département voisin de l’Aveyron, les ouvriers en grève de la SAM, sous-traitante de Renault menacée de liquidation, brandissaient un panneau sur lequel on pouvait lire : « État marionnette de Renault ».
Formule profondément juste : sous la Ve République, l’État agit comme une marionnette de Renault, d’Air France et de toutes ces entreprises qui, depuis mars 2020, ont bénéficié au total de 560 milliards de fonds publics… pour licencier et restructurer à tour de bras ! Au sommet de cette marionnette étatique trône la marionnette en chef : un président de la République qui concentre tous les pouvoirs entre ses mains, mais à la condition d’obéir au doigt et à l’œil au capital financier.
Comme à la SAM, les grèves se multiplient dans le pays. Se dresse ainsi la résistance légitime de la classe ouvrière contre un gouvernement qui sert les intérêts de la minorité de profiteurs et de spéculateurs et tourne le dos aux besoins de la majorité.
Qu’il s’agisse de l’emploi ou des salaires, ces grèves mettent à l’ordre du jour la rupture avec l’ordre existant, et tout particulièrement : l’interdiction des licenciements, la confiscation des 560 milliards et leur affectation à un plan de sauvegarde et de défense de l’école, des hôpitaux, et de vaccination massive pour tous ceux qui le demandent.
Cette rupture, aucun président de la Ve République ne l’engagera. Car la Constitution de la Ve République – au service de la minorité et pas de la majorité – permet de donner de l’argent aux capitalistes, mais pas de le leur confisquer. Les travailleurs en ont fait l’expérience : en soixante-trois ans de Ve République, tous les présidents, de droite comme de « gauche », se sont sagement coulés dans le moule des institutions, elles-mêmes au seul service des capitalistes et des banquiers.
S’il s’agit de sauver le peuple travailleur, alors il faut non seulement chasser Macron, mais chasser aussi le régime antidémocratique de la Ve République. Et balayer aussi cette fonction de président de la République qui n’est rien d’autre qu’un monarque venu d’un autre âge pour servir les capitalistes.
Le plan de défense et de sauvegarde de la population, c’est une Assemblée constituante souveraine qui le décidera, rompant avec la Ve République. À la République capitaliste, nous opposons la République ouvrière, celle des droits et des garanties de l’immense majorité. Tel est le combat du Parti ouvrier indépendant démocratique.